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De la Main au Cœur : Transmission, Symboles et Éthique

  • Kari Gueham
  • 29 juil.
  • 2 min de lecture


Quand je crée un bijou, je ne pense pas seulement à l’esthétique. Je pense à la peau qui le portera, au souffle de la personne qui l’animera, à l’histoire intime qu’il viendra doucement épouser. Depuis les premiers gestes dans mon atelier jusqu’à la dernière touche de cire ou de pierre, chaque création est pensée comme un lien vivant — un objet chargé d’intention, qui se transmettra, peut-être un jour, de main en main, comme on transmet un secret, un souvenir, un fragment d’âme.


La transmission émotionnelle : un talisman pour traverser le temps


Je crois profondément que les bijoux ont une mémoire. Ils absorbent les émotions, gardent la trace des vies, et se transforment en héritages. Mes créations sont des talismans — porteurs d’énergies bienveillantes, d’attentions silencieuses, d’histoires intimes. Chaque pièce est conçue pour accompagner son ou sa détentrice dans le quotidien, comme un témoin discret mais puissant. Portée avec intention, elle devient un objet d’attachement. Et lorsque le temps vient de le transmettre, le bijou devient une offrande, un passage, un lien entre générations.


Je rêve que mes bijoux soient donnés comme on se donne soi-même : avec confiance, avec amour, avec conscience. Qu’ils murmurent encore, bien après moi, quelque chose de beau et de nécessaire.


La main, l’œil et les formes du sacré : des symboles qui parlent à l’âme


Parmi les symboles qui jalonnent mon travail, la main est centrale. Elle est à la fois ce qui donne, ce qui reçoit, ce qui soigne et ce qui protège. Présente dans de nombreuses traditions spirituelles, elle incarne le geste fondateur, celui de la création, mais aussi de la transmission. C’est elle qui sculpte, qui relie, qui bénit.


À ses côtés, d’autres formes symboliques — l’œil, le cercle, les éléments organiques — viennent enrichir le langage de mes bijoux. Inspirées de rituels anciens, ces formes ne sont jamais là par hasard. Elles sont comme des prières silencieuses, des invitations à se reconnecter à une sagesse ancienne. Elles ne décorent pas, elles parlent.


Un artisanat conscient : l’éthique comme fondement


Créer des bijoux aujourd’hui, c’est aussi choisir une voie. La mienne est celle du respect — respect des matériaux, des ressources, des êtres humains. Je travaille à partir de matériaux vintage, de gemmes issues de sources responsables, et je donne une seconde vie à des bijoux oubliés, trouvés aux enchères ou dans des fonds de tiroirs chargés d’histoires.


Chaque pierre est sélectionnée avec soin, souvent imprégnée d’huile de palo santo pour élever sa fréquence vibratoire, et taillée à la main. Je privilégie les circuits courts, les partenaires engagés, et surtout, je prends le temps. Le temps de bien faire. Le temps de sentir. Le temps d’écouter ce que le bijou veut être.


Créer pour transmettre


Créer un bijou, pour moi, c’est comme écrire une lettre que l’on remettrait scellée à quelqu’un que l’on aime. On ne sait jamais exactement ce qu’il ou elle en fera, mais on y met tout ce qu’on peut d’authentique et de précieux. Dans un monde où tout s’accélère, j’essaie de ralentir, d’enraciner chaque geste dans une intention claire, afin que mes bijoux puissent traverser les générations comme des fragments de lumière, porteurs de sens, de beauté, et d’amour.

 
 
 

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