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Entre Inspiration et Création : Comment je choisis mes matériaux

  • Kari Gueham
  • 28 juil.
  • 2 min de lecture
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Créer, pour moi, commence par une attention.

Avant le dessin, avant le métal, il y a la matière, brute, texturée, parfois cabossée. Une pierre, un éclat de coquillage, un fragment de bois noir. Chaque élément déclenche une idée, une image, un geste.

Ce n’est pas un stock que je constitue. C’est une palette de formes vivantes, patinées par le temps, marquées par la géologie ou la main humaine.


Ce sont ces détails – une fracture, une transparence, un dépôt minéral – qui orientent mon regard. Je choisis mes matériaux comme une artiste choisit sa lumière : non pour leur valeur, mais pour ce qu’ils permettent d’exprimer.



Inspiration et regard : laisser parler la matière


Dans mon travail, l’inspiration naît du réel, pas d’un concept. Elle naît d’un contact physique avec les matériaux : les manipuler, les observer sous différents angles, les entendre presque “craquer” sous la pression.

Je laisse la matière me donner le rythme.

Parfois c’est un silence rugueux, parfois un dialogue franc. Je n’impose pas un dessin : je compose, je taille, je réoriente. Je cherche un équilibre entre la tension du minéral et l’évidence de la forme.



Des pierres choisies pour ce qu’elles racontent


Je travaille des pierres précieuses et semi-précieuses, mais je les choisis pour leur singularité plastique et symbolique, pas pour leur brillance. Une turquoise mate, une inclusion imparfaite, un éclat ancien me touchent plus qu’un standard taillé.

Ces pierres ne sont pas décoratives. Elles sont structurelles. Elles portent l’ossature de la pièce. Ce sont elles qui donnent l’impulsion, la densité, le sens.



Une sélection éthique et raisonnée


Mon approche de la matière repose aussi sur une exigence éthique et environnementale.

Je privilégie les filières anciennes, les minéraux recyclés, les matériaux organiques trouvés ou transmis — nacre fossile, os poli, bois noir teint à la main.

Je refuse les métaux industriels et l’anonymat des grandes filières. Je veux savoir d’où vient ce que je travaille, et ce que cela a traversé.



Créer en lien avec le vivant


Un bijou, pour moi, est une sculpture de petit format, qui doit dialoguer avec le corps mais aussi avec la matière dont il est issu. Je conçois chaque pièce comme une forme juste : ancrée, équilibrée, parfois brute, mais toujours pensée pour durer.



Dans mon atelier, chaque création est une rencontre entre la matière et le regard.

Ce que je cherche, ce n’est pas l’ornement : c’est la justesse.

La capacité d’une pièce à tenir debout par elle-même, à dire quelque chose de précis, sans besoin de mode ni de justification.

Un bijou pensé pour être porté, transmis, gardé.

Pas comme un accessoire. Comme une œuvre intime.

 
 
 

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